Développeur freelance : Pourquoi commencer en micro-entreprise ?

Dans le monde des développeurs, il existe deux types de personnes : les développeurs salariés et les développeurs freelance. Nombreux sont les développeurs qui se sont posés la question de devenir freelance ou pas.

Dans cette réflexion arrive souvent la question du choix du statut juridique, des régimes d'impositions, etc. Effectivement, le développeur qui décide de devenir freelance, devient son propre patron et il doit décider de toutes ces choses qui avant étaient l'apanage de son patron.

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Nous n'allons pas, dans cet article, traiter de s'il faut devenir freelance ou pas. C'est un choix qui appartient à chaque développeur. Nous nous concentrerons plutôt sur le cas du développeur qui a déjà choisi d'être freelance et qui se pose des questions sur le statut de microentrepreneur.

C'est quoi la micro-entreprise ?

Il y a deux façons d'entreprendre en France :

  • La société
  • L'entreprise individuelle

L'idée de base, c'est que soit vous entreprenez seul, soit vous entreprenez en « société de personnes » c'est-à-dire à plusieurs. Ça, c'était l'idée de base, c'était simple et cool, mais vous verrez qu'il y a quelques subtilités.

La différence entre les deux types d'entreprises est surtout liée à la responsabilité des parties.

Par exemple, lorsque j'entreprends seul, je suis le seul à tout décider et j'en prends l'entière responsabilité. L'entreprise individuelle est donc liée à ma propre personne juridique. Si je fais n'importe quoi et que l'on attaque mon entreprise en justice, c'est moi que l'on attaque, car on est la même personne juridiquement parlant.

Par contre, lorsque j'entreprends à plusieurs, je ne veux pas prendre l'entière responsabilité des choix d'autres associés. Ainsi, quand je crée une société avec d'autres personnes, je crée une nouvelle entité juridique, différente de la mienne. On appelle ça une « personne morale ».

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Il y a bien sûr des exceptions à ce raisonnement (comme les sociétés a associé unique) qui permettent de créer une entité juridique différente de la mienne, mais que je contrôle entièrement. On parlera peut-être de ces cas particuliers dans un autre article.

Dans tous les cas, créer et gérer une entreprise (qu'elle soit en société ou pas) n'est pas simple. Il y a beaucoup d'obligations légales, comptables et fiscales. C'est ce que l'État français a voulu changer pour tout ceux qui hésitaient à se lancer dans l'entrepreneuriat grâce à la micro-entreprise.

La micro-entreprise n'est pas un type d'entreprise en soi, ni même un statut, mais plutôt un régime particulier de l'entreprise individuelle. Un développeur qui monte une micro-entreprise ne fait que créer une entreprise individuelle : il sera donc entrepreneur et non "micro-entrepreneur" 😉

Pourquoi donc choisir le régime de la micro-entreprise pour créer son entreprise individuelle ? Quel avantage y a-t-il comparé aux autres régimes et autres statuts ? Nous allons essayer d'y répondre dans la suite de l'article.

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Je ne suis ni juriste ni comptable. Je ne parlerai donc uniquement de mon expérience de simple développeur/entrepreneur. Pour avoir plus d'informations sur la micro-entreprise, lisez d'autres articles comme celui de Legalstart.fr : "La micro-entreprise : la notice complète 2024"

Tester la vie de freelance avec une comptabilité simplifié

S'il y a bien un mot qui peut vite donner des boutons à un entrepreneur c'est "comptabilité" ! Ne parlons même pas de ceux qui n'ont pour l'instant pas beaucoup de notion d'entrepreneuriat !

La micro-entreprise est un régime simplifié de l'entreprise indivuelle et à ce titre, sa comptabilité est simplifée. Se lancer dans l'entrepreneuriat est déjà un changement tellement énorme que si on peut s'épargner d'apprendre la comptabilité de zéro en même temps on ne va pas s'en priver !

La comptabilité ne disparait pas totalement dans une micro-entreprise mais elle consiste globalement à facturer correctement le client et à tenir un livre des recettes ainsi qu'un livre des dépenses. Pour un développeur qui ne vend pas de marchandise (uniquement de la prestation de service), le livre des dépenses n'est même pas obligatoire.

Et même ça c'est simplifié pour les micro-entreprise : pour chaque paiement que vous recevrez, vous devrez ajouter une ligne dans votre livre de recettes et c'est tout. C'est une comptabilité de trésorie.

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Habituellement les entreprises tiennent une comptabilité d'engagement. Leur livre de recettes contient toutes les factures éditées même si elles ne sont pas encore payées par le client. C'est plus compliqué à comprendre, mais cela permet d'avoir un suivi plus précis de ses engagements.

Vous pouvez avoir un registre de recettes papier mais je vous conseille d'avoir un logiciel de facturation qui le génére automatiquement et qui respecte la loi anti-fraude. Ainsi vous n'aurez qu'à facturer et votre comptabilité sera tenu à jour.

Il y en a énormément sur le marché. J'en ai testé plein et mes deux préférés sont Abby (payant) et facture.net (gratuit). En fonction des fonctionnalités dont vous avez besoin (relance automatique, etc) l'une conviendra certainement mieux que l'autre mais dans tous les cas, les deux solutions vous permettent de grandement simplifier votre travail de facturation et de pré-comptabilité.

Devenir développeur freelance avec une fiscalité simplifiée

Notez que j'ai dit une fiscalité "simplifiée" et non "allégée". Vous ne payerez pas moins d'impots avec une micro entreprise mais ce sera plus simple à déclarer.

Sur ce point, la vie de freelance s'apparente vraiment la vie de salarié. Ce que je veux dire par là, c'est que puisque vous et votre entreprise individuelle êtes la même personne juridiquement parlant, pour les impots l'argent encaissé par votre entreprise s'apparente à votre salaire.

Ainsi une micro entreprise ne paie pas l'impot sur les sociétés. Les encaissements que votre entreprise recevra seront intégrés dans votre revenu et vous paierez l'impot sur le revenu sur celui-ci.

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Comme vous payez aussi des charges sociales (voir le paragraphe suivant) et que vous aurez surement des frais de fonctionnement sur votre entreprise, l'administration fiscale applique automatiquement un abattement (50 % généralement pour un développeur). Si vous faites 100 € vous serez imposé sur 50 €.

Tous les salariés cotisent tous les mois à la sécurité sociale, au chomage, à la retraite, etc grâce à une partie de leur salaire. Pour les développeurs freelance en micro-entreprise c'est la même chose. Comme leur chiffre d'affaire est assimilé à un salaire/revenu, ils payent sur celui-ci des charges sociales qui s'élèvent à environ 22 %.

Pour résumer, si vous avez un taux d'imposition de 15 %, sur 100 € d'encaissé vous payerez 22 € de charges sociales et 7,5 € d'impots sur le revenu. Votre revenu net est donc de 70.5 € pour 100 € d'encaissé.

Autre détail fiscal qui fait ressembler les développeurs freelances en micro-entreprise à des salariés : ils payent la TVA comme toutes les autres personnes physiques du pays. En effet, les sociétés ne payent pas la TVA mais ne font que la collecter pour le compte de l'état.

Cette particularité participe à la simplification de la comptabilité et la fiscalité de ce régime. Vous n'avez rien à faire de plus qu'avant d'être en freelance (aucune déclaration ou aucune comptabilité particulière par exemple).

Tester la vie de développeurs freelance sans prendre trop de risques

Il y a quelques autres aspects du régime de la micro-entreprise qui pourraient aider les développeurs qui hésiteraient encore à monter leur propre business.

Tout d'abord je pense à la difficulté de la démarche. En effet, créer une société n'a jamais été réputé simple. Il faut écrire des statuts, les déposer au greffe de sa région, peut-être se faire conseiller par un avocat, publier une annonce légale, constituer un capital, le déposer, etc.

Créer une entreprise sous le régime de la micro entreprise m'a pris litteralement 15 min. La procédure à légèrement changé depuis. Il faut maintenant passer par le portail de l'INPI pour faire sa déclaration de début d'activité alors qu'avant on utilisait un site de l'URSAAF. Mais globalement c'est la même chose !

Ensuite, si certains développeurs ont peur de ne pas (savoir) trouver de clients, ils peuvent tester la prospection avant même d'ouvrir l'entreprise. En effet, puisque les démarches de création de l'entreprise consistement uniquement à déclarer le début d'activité et qu'il est ensuite directement possible de facturer, pourquoi ne pas démarcher vos premiers clients et ensuite, lorsqu'ils veulent travailler avec vous, vous créez l'entreprise.

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Sur une facture, vous devez indiquer certaines mentions légales, comme votre SIRET, pour que celle-ci soit valide. Vous le recevrez sous une à trois semaines par voie postale après l'enregistrement de votre entreprise par l'INSEE. Pas d'inquiétude, vous pourrez quand même facturer sans cette mention, car la loi prévoit une mention légale de remplacement. Tant que vous n'avez pas reçu votre SIRET, vous pouvez indiquer « Siret en cours d’immatriculation » sur vos factures.

L'objectif de cette façon de faire et clairement de rassurer un développeur qui n'aurait pas confiance en ces compétences commerciales. Tant que vous ne trouvez pas de clients l'entreprise n'est pas créée : votre situation ne change pas, l'URSAAF n'a pas connaissance de vous, etc. Zéro risque. Si vous trouvez des clients, vous créez rapidement l'entreprise sans que le délai de la procédure (15 min rappelons le) ne gêne la relation commerciale.

Sachant qu'on ne facture généralement que du travail effectué, donc à la fin de la mission. En fonction de la durée du travail que l'on vous demande de faire vous n'êtes peut-être même pas obligé de facturé tout de suite. Il faudrait tout de même prévoir un devis et/ou un contrat pour contractualiser votre collaboration.

Un autre gros point positif du régime de la micro entreprise se retrouve au niveau des cotisations sociales et des impôts. C'est raccord avec la comptabilité de trésorie : dans votre livre des recettes vous ne comptabilisez que les factures payées par vos clients et vous ne payez des cotisations que sur les factures présentes dans votre livre de recettes.

En d'autres termes, un développeur freelance ne paiera des cotisations sociales ou des impôts uniquement sur les sommes qu'il a perçu. Si pendant un mois ou un trimestre, vous ne touchez pas d'argent lié à votre activité vous ne payerez rien.

C'est rassurant car au début de l'activité les revenus ne sont pas toujours stables. Le développeur peut trouver un premier client puis galérer à en trouver un autre. Le régime de la micro entreprise lui garanti qu'il ne devra payer que s'il trouve des clients et que si ceux-ci lui donne de l'argent.


Les avantages que nous venons de lister place le régime de la micro entreprise comme un très bon outil pour les développeur qui veulent se lancer à leur compte. Il peuvent ainsi tester la vie de freelance avant de passer à l'étape suivante du développement de leur entreprise s'ils le souhaitent.

Oui parce qu'il y a une étape suivante. Le regime de la micro-entreprise est top pour commencer son activité mais je ne pense pas que les développeurs devraient se limiter à ce régime sur du long terme. Il impose des contraintes et des limites qui deviennent désavantageuses à partir d'un certain stade de développement de l'activité. Mais on verra ça dans un autre article !